Initiation à la pratique de la Méditation en Pleine Conscience par

Nathanael ROUX


Méditation sur l'impermanence, l'interdépendance et l'inter-être




But : développer une vision pénétrante, un esprit qui voit en profondeur la réalité des choses telles qu'elles sont vraiment, questionner et remettre en cause nos certitudes, notre vision parfois simpliste des choses


Impermanence (tout change et se transforme en permanence)

Interdépendance (tout dépend de causes et conditions multiples, rien n’est autonome)

Inter-être (tout est intriqué, non-soi, vacuité)





Note :

Notre cerveau doit gérer en permanence des milliers d'informations (venant des 6 sens), il a donc tendance à simplifier :

pour diminuer sa charge CPU (surtout en cas de stress élevé)

Ce qui fait que certaines réactions sont parfois inadaptées ou inadéquates et nécessiteraient une prise de recul pour y trouver une meilleure réponse

La méditation permet de garder un esprit ouvert et attentif, alliant sérénité, sagesse et bienveillance, ce qui contribue à agir dans le monde d'une manière plus optimale.


Commentaire

Impermanence

Nous commençons cette vie par une inspiration et la finissons par une expiration.
Notre nature est d’être malades, de vieillir et de mourir. Ce n’est ni gai ni triste, c’est la réalité.
Ceci nous montre combien notre existence humaine est précieuse et combien la vie sous toutes ses formes doit être honorée, admirée et préservée.
Cela nous rappelle aussi combien il est important de profiter de chaque instant, de vivre chaque instant en pleine conscience. Combien il important d’éprouver de la gratitude et de se réjouir. Et combien il est important d’exprimer notre amour sans attendre.
Rien ne dure, n’attendez pas qu’il soit trop tard.
Tout en nous est impermanent, notre corps, nos perceptions, nos ressentis, nos pensées et nos émotions. Tout dans le monde aussi. Si nous nous en rappelons en permanence, cela nous permet d’adopter une posture moins rigide, plus souple, plus ouverte et plus bienveillante. Ce qui aboutit à plus de sérénité, moins d’attachement et moins d’aversion et plus de sagesse.

Pour illustrer l’esprit « je ne sais pas » (esprit du débutant cher à l’école Zen), j’utilise souvent l’histoire suivante :

Un paysan qui avait perdu sa femme vivait chichement sur un petit lopin de terre, avec son fils et son cheval pour l’aider aux travaux des champs.
Un jour le cheval s’échappe, impossible de le retrouver.
Les villageois disent au paysan : Le paysan de répondre en haussant les épaules : Quelques jours plus tard, le cheval revient de lui-même, accompagné d’une superbe jument sauvage.
Les villageois disent au paysan : Le paysan de répondre en haussant les épaules : Le fils décide de dresser la jument, un jour pendant le dressage, la jument le désarçonne, il tombe et se brise la jambe.
Les villageois disent au paysan : Le paysan de répondre en haussant les épaules : Un peu plus tard la guerre est déclarée avec le pays limitrophe, les soldats font le tour des villages pour enrôler les jeunes adultes valides et les emmener immédiatement avec eux au front. Au vu de la jambe cassée, ils laissent le fils chez lui.
Les villageois disent au paysan : Le paysan de répondre en haussant les épaules : Cette jolie histoire illustre à merveille l’impermanence et l’interdépendance et est facilement transposable à notre vie quotidienne.
Rien ne dure, tout change et évolue en permanence.
Et tout advient en dépendance de causes et conditions (multiples).




Pour illustrer l’inter-être je me base souvent sur le cycle de l’eau :

Nous sommes composés à plus de 80% d’eau
Au bout de trois ans, la totalité des cellules de notre corps ont été renouvelées (nous avons un corps tout neuf de A à Z).
Boire de l’eau nous est indispensable et même vital, sans eau nous mourrons rapidement.
L’eau circule dans la totalité du corps et est omniprésente en nous.
Nous perdons de l’eau en permanence : transpiration, respiration (cela se voit bien en hiver) et élimination par les urines.
De même l’eau est omniprésente sur Terre, 70% de la surface (lacs, torrents, rivières, fleuves, mers et océans), plus les nappes phréatiques, plus les neiges, les glaciers et la banquise, plus les nuages et les pluies, plus l’humidité de l’air et enfin l’eau contenue dans les plantes et les animaux.
Si vous réfléchissez bien, certaines des molécules d’eau qui constituent actuellement votre corps (en constante évolution et renouvellement) viennent de la personne à coté de vous, d’un brocoli, d’un chat, d’une fleur, d’un nuage, de l’océan, …
Et certaines molécules d’eau qui faisaient partie de votre corps il y a encore quelques instants sont désormais retournées être recyclées à d’autres usages, à d’autres endroits, dans un cycle infini d’échange, de partage, d’inter-être…
Vous pouvez très facilement extrapoler cela à d’autre matières / composants qui nous constituent.
Vous pouvez l’appliquer à la filiation, ce qui vous vient de vos parents et ce que vous donnez à vos enfants (corps et éducation / culture).
Et vous pouvez même étendre cette réflexion, aux pensées et opinions qui nous « habitent » : tel ou tel parent, enseignant, ami, collègue, lecture, film vous a influencé.
Et tous vos actes, paroles et pensées influencent à leur tour le monde extérieur, dans une danse infinie…

Vous pouvez aussi y voir, comme le dit Eckart TOLLE, que : « la mort n’est pas le contraire de la vie, la vie n’a pas de contraire, le contraire de la mort est la naissance, la vie est éternelle ».


Conclusion

L’impermanence, l’interdépendance et l’inter-être nous amènent à réfléchir en profondeur, nous ouvrent à la spiritualité (laïque), à qui nous sommes, à notre place dans le monde, à nos valeurs, à ce que nous voulons incarner et à ne jamais les perdre de vue, pour que nos actes, nos paroles et nos pensées, à chaque instant, soient les plus bénéfiques possibles pour nous et pour les autres, à court, moyen, long terme.






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