Initiation à la pratique de la Méditation en Pleine Conscience par
Nathanael ROUX
Méditation sur l'impermanence, l'interdépendance et l'inter-être
But : développer une vision pénétrante, un esprit qui voit en profondeur
la réalité des choses telles qu'elles sont vraiment, questionner
et remettre en cause nos certitudes, notre
vision parfois simpliste des choses
Impermanence (tout change et se transforme en permanence)
quelques exemples :
saisons, jour / nuit, inspiration / expiration
convictions / points de vue / filtres
actions / reactions / réponses
renouvellement perpétuel
Interdépendance
(tout dépend de causes et conditions multiples, rien n’est
autonome)
quelques exemples :
soins bébé par parents, éducation / biens /
services / infrastructures, processus d'entreprise
convictions / points de vue / filtres
actions / reactions / réponses
agissements conditionnés,
pensées
Inter-être
(tout est intriqué, non-soi, vacuité)
quelques exemples :
terre / eau / feu / air (éléments
constitutifs de la matière)
patrimoine génétique (hérité des ancêtres)
convictions / points de vue / filtres
actions / réactions / réponses
manifestation en dépendance de causes et
conditions
Note :
Notre
cerveau doit gérer en permanence des milliers d'informations (venant
des 6 sens), il a donc tendance à simplifier :
en ne prenant pas en compte certaines de
celles-ci
en cataloguant / étiquetant par analogie
en affectant une tonalité : agréable /
désagréable
en agissant par automatismes à chaque fois que
c'est possible
en considérant comme permanentes des choses qui
ne le sont pas
en considérant comme indépendantes des choses
qui ne le sont pas
en considérant comme personnelles (je / moi /
mien) des choses qui ne le sont pas
pour
diminuer sa charge CPU (surtout en cas de stress élevé)
Ce
qui fait que certaines réactions sont parfois inadaptées ou
inadéquates et nécessiteraient une prise de recul pour y trouver
une meilleure réponse
La
méditation permet de garder un esprit ouvert et attentif, alliant
sérénité, sagesse et bienveillance, ce qui contribue à agir dans
le monde d'une manière plus optimale.

Commentaire
Pour
illustrer l’esprit « je ne sais pas » (cher à l’école
Zen), j’utilise souvent l’histoire suivante :
Un
paysan qui avait perdu sa femme vivait chichement sur un petit lopin
de terre, avec son fils et son cheval pour l’aider aux travaux des
champs.
Un
jour le cheval s’échappe, impossible de le retrouver.
Les
villageois disent au paysan :
- ce
n’est vraiment pas de chance !
Le
paysan de répondre en haussant les épaules :
Quelques
jours plus tard, le cheval revient de lui-même, accompagné d’une
superbe jument sauvage.
Les
villageois disent au paysan :
Le
paysan de répondre en haussant les épaules :
Le
fils décide de dresser la jument, un jour pendant le dressage, la
jument le désarçonne, il tombe et se brise la jambe.
Les
villageois disent au paysan :
- ce
n’est vraiment pas de chance !
Le
paysan de répondre en haussant les épaules :
Un
peu plus tard la guerre est déclarée avec le pays limitrophe, les
soldats font le tour des villages pour enrôler les jeunes adultes
valides et les emmener immédiatement avec eux au front. Au vu de la
jambe cassée, ils laissent le fils chez lui.
Les
villageois disent au paysan :
Le
paysan de répondre en haussant les épaules :
Cette
jolie histoire illustre à merveille l’impermanence et
l’interdépendance et est facilement transposable à notre vie
quotidienne.
Rien
ne dure, nous expérimentons successivement des sensations agréables
/ désagréables / neutres.
Et
tout advient en dépendance de causes et conditions (multiples).
Pour illustrer l’inter-être je me base
souvent sur le cycle de l’eau :
Nous
sommes composés à plus de 80% d’eau
Au
bout de trois ans, la totalité des cellules de notre corps ont été
renouvelées (nous avons un corps tout neuf de A à Z).
Boire
de l’eau nous est indispensable et même vital, sans eau nous
mourrons rapidement.
L’eau
circule dans la totalité du corps et est omniprésente en nous.
Nous
perdons de l’eau en permanence : transpiration, respiration
(cela se voit bien en hiver) et élimination par les urines.
De
même l’eau est omniprésente sur Terre, 70% de la surface (lacs,
torrents, rivières, fleuves, mers et océans), plus les nappes
phréatiques, plus les neiges, les glaciers et la banquise, plus les
nuages et les pluies, plus l’humidité de l’air et enfin l’eau
contenue dans les plantes et les animaux.
Si
vous réfléchissez bien, certaines des molécules d’eau qui
constituent actuellement votre corps (en constante évolution et
renouvellement) viennent de la personne à coté de vous, d’un
brocoli, d’un chat, d’une fleur, d’un nuage, de l’océan, …
Et
certaines molécules d’eau qui faisaient partie de votre corps il y
a encore quelques instants sont désormais retournées être
recyclées à d’autres usages, à d’autres endroits, dans un
cycle infini d’échange, de partage, d’inter-être…
Vous
pouvez très facilement extrapoler cela à d’autre matières /
composants qui nous constituent.
Vous
pouvez l’appliquer à la filiation, ce qui vous vient de vos
parents et ce que vous donnez à vos enfants (corps et éducation /
culture).
Et
vous pouvez même étendre cette réflexion, aux pensées et opinions
qui nous « habitent » : tel ou tel parent,
enseignant, ami, collègue, lecture, film vous a influencé.
Et
tous vos actes, paroles et pensées influencent à leur tour le monde
extérieur, dans une danse infinie…

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