Initiation à la pratique de la Méditation en Pleine Conscience par

Nathanael ROUX


Méditation sur le deuil




But : Faciliter le deuil

Le deuil

Il y a plusieurs types d'évènements qui provoquent le deuil dans une vie.

Notre nature humaine fait que tôt ou tard nous serons confrontés à la séparation/perte, la maladie, la vieillesse et la mort.

Un jour ou l'autre, nous pourrions :
- nous brouiller / nous fâcher avec un proche : ami(e) ou membre de la famille
- nous faire licencier et nous retrouver au chomage
- nous séparer de notre conjoint ou divorcer
- avoir une maladie ou un accident grave qui nous laisse des séquelles irréversibles : douleur chronique ou handicap
- voir nos capacités diminuer : physiques et/ou mentales
- perdre un proche (décès)
- être diagnostiqué d'une maladie incurable mortelle


Dans tous ces cas de figure, il nous faut entamer un processus de deuil :
gérer les douleurs et/ou souffrances, ainsi que les émotions intenses qui vont nous traverser, accepter nos nouvelles conditions de vie et enfin rebondir.

En résumé, toute perte significative entraine un travail de deuil dont la nature est proportionnelle au degré d’attachement porté à l’objet perdu (culminant avec la perte d'autonomie et la mort).


La courbe du deuil d'Elisabeth KUBLER-ROSS : Déni, Colère, Marchandage, Dépression, Acceptation




En quoi la méditation de pleine conscience peut nous aider ?


Aide 1 :

Grâce à la méditation de pleine conscience nous avons appris à ne pas nous laisser totalement envahir par les pensées / ruminations et émotions négatives
https://moudure.fr/initiation/6.htm
et à en prendre soin dans l'espace de la pleine conscience, avec beaucoup d'amour bienveillant.

Nous connaissons la différence entre douleur et souffrance : la sensation physique et le mélodrame mental surajouté.

Souffrances primaire et secondaire
La souffrance se produit à deux niveaux. Au premier niveau, il y a les sensations désagréables réelles ressenties dans le corps ; c'est ce qu'on appelle la "souffrance primaire". On peut les considérer comme les "données brutes" envoyées au cerveau à partir, par exemple, d'une blessure, d'une maladie ou de changements dans le système nerveux lui-même (elle serait à l'origine, au moins en partie, d'affections telles que le syndrome douloureux
chronique et le syndrome du membre fantome). Au deuxième niveau, il y a la "souffrance secondaire", composée de toutes les pensées, sensations, émotions et souvenirs associés à la douleur, parmi lesquels l'anxiété, le stress, l'inquiétude, la dépression, le désespoir et l'épuisement. La douleur et la détresse que l'on ressent réellement résultent d'une fusion de la souffrance primaire et de la souffrance secondaire.
Cette notion est cruciale car elle révèle un chemin qui peut nous éloigner de la souffrance. Si nous pouvons apprendre à distinguer les deux aspects de la souffrance, nous pouvons grandement réduire, voire même éliminer notre douleur et notre détresse. En effet, la souffrance secondaire a tendance à se dissiper lorsque nous l'observons avec compassion. La pleine concience nous permet de voir les différents éléments de cette expèrience. Et avec cette vision particulière, quelque chose de remarquable se produit : la souffrance s'atténue et s'évapore progressivement, comme la brume d'un matin d'été.
Même si la sensation de douleur est créée par le mental, la souffrance est bien réelle, il est important de le comprendre. Nous la ressentons vraiment. Elle existe et peut être réellement accablante. Mais une fois que nous en comprenons les mécanismes, nous pouvons tempérer son pouvoir et l'emprise qu'elle a sur nous.
Vidyamala BURCH et Danny PENMAN

Le lacher-prise
Lacher-prise, c'est s'abandonner à cet instant, et non à une histoire au moyen de laquelle vous interprétez ce dernier pour ensuite tenter de vous y résigner.
Par exemple, il se peut qu'un handicap vous empêche de marcher.
Cette condition est ce qu'elle est.
Votre mental est-il en train de créer une histoire où vous dites : "Ma vie en est vraiment là ! J'ai abouti dans un fauteuil roulant. La vie m'a traité avec dureté et d'une façon injuste. Je ne mérite pas cela."?
Pouvez-vous accepter que ce moment soit comme il est, sans le confondre avec une histoire dont le mental l'a enrobé ?
Le lacher-prise vient lorsque vous ne vous demandez plus : "Pourquoi cela m'arrive ?"
Tout ce que vous acceptez entièrement vous mène à la paix, même l'impossibilité d'accepter, même la résistance.
Le lacher-prise est la transition intérieure de la résistance à l'acceptation.
Eckart TOLLE

Le contraire de l'acceptation
Lorsque le réel nous heurte, nous déplaît ou nous fait souffrir, nous avons envie de le combattre, d'adopter des postures de refus, de révolte, de combat : "Non ce n'est pas possible, ça ne peut pas se passer comme ça !".
Ces attitudes sont parfois légitimes, nous le verrons. Elles sont aussi souvent valorisées de nos jours : on encourage à "se battre contre la maladie", à "se révolter contre les inégalités".
Ne pas accepter le réel ressemble souvent, de loin, à une posture noble, jeune, romantique.
Mais de près, mais au quotidien ?
Que se passe-t-il quand on refuse d'accepter le monde tel qu'il est ? Lorsqu'on veut "se battre" pour qu'il devienne comme on le veut ? Que se passe-t-il lorsqu'on ne veut pas accepter qu'il pleuve alors que nous espérions le beau temps ? Que se passe-t-il lorsqu'on ne veut pas accepter nos maladies, nos handicaps, notre vieillissement alors que nous espérions rester toujours en bonne santé ? Que se passe-t-il lorsqu'on ne veut pas entendre les désaccords alors que nous espérions que nos interlocuteurs se rangeraient à notre opinion ?
Dans tous les cas, le contraire de l'acceptation nous conduira à la colère, au conflit, à l'énervement, à l'épuisement. Ce sera presque toujours inutile : la colère n'a jamais fait revenir le beau temps, facilité une guérison ou convaincu un interlocuteur. Le monde ne se plie pas à nos désirs. Même si parfois nous pouvons le regretter.
Refuser le réel est presque toujours toxique et provoque une dose supplémentaire de souffrance qui est une double peine : la souffrance du réel qui nous heurte et la souffrance que nous nous infligeons en ne l'acceptant pas.
Christophe ANDRE

Toujours commencer par dire oui
"Oui, c'est comme ça."
Le dire, et surtout le penser, sincèrement, avec profondeur : le grand "OUI" radical, ce n'est jamais un petit "oui, mais" de surface, pour faire semblant !
"Oui, c'est comme ça, c'est comme ça pour le moment, c'est comme ça pour l'instant. Et demain ? Je n'en sais rien..."
Le oui pacifie le corps et l'esprit, ouvre les yeux et affute le regard et l'intelligence. Là ou le non crispe le corps et l'esprit, détourne du réel, du "ce qui est", qui nous heurte, pour nous aspirer dans le virtuel du "ce qui devrait être" qui nous égare.
Christophe ANDRE

L'acceptation radicale
Nous parvenons à l'acceptation radicale de la douleur en relâchant notre résistance aux sensations désagréables et en leur prodiguant une attention non-réactive.
Tara BRACH

Et nous pouvons accueillir et accepter, la peur, tristesse et la colère, sans s'y identifier, sans la rejeter et sans l'entretenir, le temps qu'il faut pour qu'elles se dissolvent dans les bras de l'amour bienveillant.

L'apaisement ne se force pas, la seule chose que nous pouvons faire, c'est de mettre en place les conditions pour qu'il se révèle de lui-même, en acceptant de ne pas pouvoir contrôler le résultat à 100%.
Pablo SERVIGNE et Nathan OBADIA - Le pouvoir du suricate, apprivoiser nos peurs pour traverser ce siècle



 Aide 2 :

De plus, nous avons travaillé sur l'impermanence, l'interdépendance et l'inter-être
https://moudure.fr/initiation/11.htm

Nous savons que ce n'est pas personnel mais universel, il est impossible d'échapper
à la séparation/perte, la maladie, la vieillesse et la mort.

Nous pouvons nous relier à tous ceux qui vivent des situations similaires, ce qui nous évite d'être complétement renfermé sur nous-même et nous ouvre à plus d'acceptation.

Dans le cas du décès d'un proche, nous savons qu'il n'est plus là sous sa forme précédente, mais nous savons qu'il est encore là sous de nombreuses autres formes, en particulier en nous et nous avons la possibilité de rentrer en contact avec lui à tout moment avec amour, douceur et tendresse.

 Aide 3 :

Enfin, la méditation de pleine conscience, nous permet d'élargir notre champs de conscience, pour ne pas rester focalisé entièrement et uniquement sur le négatif, mais aussi remarquer le positif (malgré tout omniprésent).
https://moudure.fr/initiation/4.htm
Elle nous permet d'être attentif à l'instant présent,
ici et maintenant, à toute sa richesse (au travers des 5 sens), nous reconnecte au vivant, à son énergie et à tout ce qui paisible et joyeux ; elle nous permet donc de continuer à profiter de la vie, de ses mystères et de sa beauté, en se reliant au monde de manière apaisée, sereine et bienveillante.
 



Bibliographie sur le sujet du deuil
- Au coeur de la tourmente la pleine conscience & Apaiser la souleur avec la méditation & L'éveil des sens, de Jon KABAT-ZINN
- Soulager la douleur avec la pleine conscience, de Vidyamala BURCH et Danny PENMAN
- Etreindre votre douleur, éteindre votre souffrance, de Stephany ORAIN-PELISSOLO
- Consolations, de Christophe ANDRE
- Vivre avec la mort et les mourants, de Elisabeth KUBLER-ROSS
- Chemins de sagesse pour les temps difficiles & Accepter ce qui est & Lâcher prise, de Rosette POLETTI
- L'acceptation radicale, de Tara BRACH
- Le pouvoir du moment présent & Quiétude, de Eckart TOLLE
- Il n'y a ni mort ni peur, de Thich Nhat Hanh
- Le livre tibétain de la vie et de la mort, de Sogyal Rinpoche
 

 


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